Le campement centaure

*Déchargés de leurs sacs, les enfants avaient péniblement rejoint le campement deux heures à peine avant l'aube.
La pluie avait cessé au beau milieu de la nuit, mais l'air restait humide et saturé des odeurs du sous bois.

On les avait menés à une petite grotte chaudement amenagé. Des paillasses de blé tendre, d'avoine et de plume leur avaient tendus les bras et les Serdaigles s'étaient littéralement effondrés.

Il était dix heures passés quand l'odeur d'un petit déjeuner leur chatouilla les narines.
Quand ils sortirent de la grotte, éclairée ça et là par quelques hautes ouvertures, ils trouvérent un campement silencieux et presque vide.

Le professeur Karajic attendait prés d'un feu d'où venait le delicieux fumet, accompagné de deux centaures, dont Maleck Demi-Doigts. Tous avaient l'air soucieux et tendus.*

- Ah vous voilà, s'exclama-t-il en tachant d'avoir un sourire convainquant.
Venez donc, nous allons vous expliquer ce qui va aujourd'hui se passer.

*Une fois qu'ils furent regroupés et servis, il expliqua d'une voix calme.*

- la piste qu'a trouvé Thursday est enigmatique, mais les indices trouvés autour nous portent à croire que les poulains sont partis au Sud aprés s'être cachés, ou arretés dans ce bosquet.
Un groupe a été envoyé dans cette direction aux premières heures du jour, c'est plutôt une bonne nouvelle...

*Son sourire perdit de l'ampleur à vue d'oeil*

- Mais pour l'heure... enfin, quand vous aurez fini de petit déjeuner... les centaures vous soumettront à une épreuve rituelle prouvant que vous êtes dignes de participer à la chasse...



(HJ: Vous pouvez bien sûr rp dés votre réveil jusqu'à la fin du discours d'Emir. )

Thérion et Saterjee se réveillèrent en même temps. Leur estomac réagirent en même temps serait plus juste. Ils se levèrent, s'étirèrent et se dirigèrent vers l'origine de cette bonne odeur de petit déj'.

La nuit avait était courte mais bénéfique dans l'ensemble ; ils avaient réussit à se réchauffer et mais leurs vêtements étaient encore humides.

Quelle poisse ! ... c'est tout humide encore. dit Thérion à vois basse pour ne pas réveiller les autres.

Ils retrouvèrent le professeur Karajic accompagné de deux centaures dont celui d'hier soir. Le feu à côté d'eux allait faire un très grand bien.

Bonjour Professeur et ... euh ... enfin ... bonjour. bredouillèrent les deux copains.

Ils se servirent de quoi se remplir la panse et écoutèrent attentivement les explications de leur professeur. Ce dernier ne semblait pas serein, cette histoire devenait de plus en plus inquiétante.

Une quoi ? s'esclaffa Saterjee..

Supplée par Thérion
Et qu'est ce que c'est cette épreuve ... ça fait mal ?

Le jeune Bahagone mimait une grimace de peur en regardant son ami.

Lorsqu'ils avaient finalement atteint la grotte, la mexicaine avait une dernière fois fermé les yeux, espérant entendre quelque chose qui lui donnerait un indice sur la disparition des poulains, puis elle s'était résignée à entrer et à rejoindre, comme ses camarades, une des paillasses prévues pour leur repos. Imitant les autres serdaigles, elle s'était allongée son sac posé à côté d'elle, les yeux fixés sur le plafond de la grotte. Encore un moment, elle tenta de faire comme le lui avait conseillé le professeur Lumière Céleste l'an dernier : méditer, pour ouvrir son esprit aux voix des plantes. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre, et si elle tenta de se relaxer, ce fut plus le sommeil que les voix du sous-bois qui l'emportèrent bientôt.

Elle s'éveilla dans la matinée, une bonne odeur de petit déjeuner lui chatouillant les narines, et elle se redressa pour voir si Thursday réagissait à son tour. Ca n'était pas surprenant de la voir réagir à la nourriture, mais elle s'étonnait de voir les garçons déjà levés.

- Salut les gars, bonjour Thu, bien dormi ? Je crois qu'on a tous faim, là...

Elle se leva, attrapa son sac et suivit les garçons au dehors, une moue boudeuse sur le visage quand elle réalisa qu'il faisait toujours humide bien que la pluie ait cessé pendant la nuit. Le professeur Karajic attendait près d'un feu et du petit-déjeuner, entouré de deux centaures, dont Maleck Demi-Doigt. Oz s'approcha comme ses camarades et s'inclina devant les centaures, puis se tourna vers le professeur.

- Bonjour Professeur...

Elle chercha autour d'elle mais ne vit pas trace de Mlle Choovansky et jeta interrogateur à Thursday, avant, sur les directives d'Emir, de s'asseoir pour prendre le petit-déjeuner. Les frijoles refritos et les oeufs brouillés de ses grands-mères lui manquaient, particulièrement ce matin où elle aurait bien besoin de quelque chose de chaud. Elle se rabattit donc sur un chocolat - elle n'avait même pas pu profiter de celui d'hier - et des chocolatines, imitant sa camarade vorace sur ce point.

Le professeur Karajic leur expliqua que la piste découverte par Thursday menait au Sud et que des éclaireurs étaient partis dans cette direction. Est-ce que Mlle Choovansky était avec eux ? Ca semblait probable, mais elle ne voulait pas couper la parole au professeur, surtout la bouche pleine. Elle garda encore le silence quand il parla de l'épreuve qu'ils auraient à passer, et, après que les garçons eurent manifesté leurs craintes, elle avala une gorgée de chocolat pour faire passer le dernier morceau de chocolatine qui obstruait sa bouche et répondit, réprimant un soupir agacé.

- C'est un rite initiatique, pour s'assurer de nos capacités et de notre courage. C'est une épreuve, c'est vrai, mais les centaures ne nous mettraient pas volontairement en danger de mort. Ils sont parents, eux aussi. Ils veulent juste savoir s'ils peuvent nous faire confiance avant de nous emmener avec eux. Si vous commencez déjà à avoir peur, sans même avoir vu ce que ça sera, c'est mal parti.

Ses joues rosirent légèrement à mesure qu'elle terminait son discours, et, hésitante, elle tourna la tête vers les deux centaures, l'inclinant à leur attention, comme pour demander leur approbation. Elle n'était pas sûre du tout qu'ils allaient répondre, d'autant que ça ne s'était pas forcément très bien passé la dernière fois qu'elle les avait vus, dans la clairière aux licornes, avec les autres, mais elle était plus déterminée que jamais à leur prouver que les "poulains" humains aussi valaient quelque chose. Et aux esprits de la forêt aussi.

Enfin, elle baissa le regard sur sa tasse de chocolat - aussi pour se donner une contenance à présent qu'elle s'était quelque peu donnée en spectacle - avant de fermer complètement les yeux. Elle écoutait le bruit du vent dans les feuilles, humait le parfum du sous-bois, et espérait - encore - pouvoir entendre quelque chose. Lumière Céleste l'avait prévenue que ça ne viendrait pas d'un coup, mais s'il y avait un moment où elle en avait vraiment besoin c'était aujourd'hui...

*Emir esquissa un sourire en entendant Oz gentiment corriger les deux garçons.
Les deux centaures regardérent la petite mexicaine d'un air le plus impassible possible, mais on sentait bien que son discours leur avait plu*

- Une épreuve n'est jamais sans danger, résuma philosophiquement Emir. Qu'il soit bénin ou mortel, il est fait pour se dépasser... C'est ce que j'attends de vous, et je vous fais pleinement confiance...

Sur ce campement, la magie vous est interdite. Transmettez le message aux marmottes qui ne nous ont pas encore rejoint. Pendant l'épreuve, vous pourrez cependant en benéficier.
Il a été difficile de leur faire comprendre que ce serait comme les priver de leur arc ou troquer leurs sabots contre des godillots, mais ils ont fini par accepter l'usage de la magie en cas de necessité...

L'épreuve va se dérouler en plusieurs temps, au fil de la journée... L'"honneur de sa présentation en revient au chef de clan. Nous le rejoindrons dés que vous aurez avalé quelque chose.

*Le professeur Karajic sortit des braises de grands emballages de feuilles tressées et les ouvrant, revelant divers fruits cuits, céréales grillés, pains chauds, et autres plats frais aux parfums exotiques*

Oz: C'est un bruissement léger mais infini dans lequel tu t'enfonces. Cette sensation gaie et aérienne se solde vite par une oppression de plus en plus grande.
Les voix sont trop bruyantes, et trop nombreuses. La nausée te prend à l'instant ou un claquement de doigt à ton oreille te raméne immédiatement au campement.
Maleck demi Doigt te regarde d'un air grave.

- Quand tu souhaites entendre quelque chose, adresse toi à quelqu'un, fit il. Tu n'es pas encore capable d'écouter la foule sans en devenir sourde.

*Sur ce, il s'éloigna vers une grande grotte aux murs peints pour s'y engouffrer.

Emir sourit et fit un clin d'oeil à Oz. puis son regard alla sur Thérion qui devenait de plus en plus pale.


Thérion: C'est comme un cri qui te tracerse le cerveau de part en part: Cours!
Tu sens l'urgence, le désespoir et toute l'énergie qui passe au travers de ce simple mot.
Les poulains sont vivants, tu en mettrais ta main au feu... mais comment expliquer une telle certitude?

Lorsque deux doigts claquant près d'elle la ramenèrent à la réalité, la mexicaine resta un quart de seconde interdite avant de rougir violemment. Ce qu'elle venait de tenter de faire était manifestement une bêtise. Les Centaures avaient sans doute un don identique au sien et eux, ils le maîtrisaient. Non seulement elle s'était fait remarquer (et pas dans le bon sens du terme), mais en plus elle se sentait parfaitement inutile. Le Centaure avait raison, elle n'était pas encore capable d'écouter quoi que ce soit. D'un autre côté, au moins, elle réalisa qu'elle avait malgré tout 'entendu' quelque chose. Elle ne pouvait pas faire le tri, il est vrai, mais par rapport à certains de ses précédents essais où elle n'avait rien pu entendre du tout, c'était déjà un pas en avant.

Elle osait à peine relever le regard vers le professeur Karajic, certaine que son erreur pourrait l'avoir déçu. Pourtant, il lui avait fait un clin d'oeil, elle n'avait pas rêvé. Pourquoi ? Parce qu'elle s'était ridiculisée ? Là elle ne comprenait pas...

La nausée qui l'avait étreinte pendant son "excursion" ne semblait pas vouloir passer, et ne s'arrangea pas quand ses narines furent assaillies par le fumet des divers mets que le professeur avait sortis du feu, pourtant tous plus appétissant les uns que les autres. Elle détourna la tête, et tomba nez à nez avec Thérion, plus pâle que jamais. Inquiète, elle s'approcha légèrement de lui pour poser une main sur son épaule.

- Thérion ? Hé ! Ca va ? Tu restes parmi nous, hein ?

*Théophile s'était levé peu de temps aprés les autres.
Il s'était rappelé d'un coup où il était et avait était secoué d'une décharge d'énergie.
Pas une minute à perdre! Il devait tout regarder, tout enregistrer, tout ressentir! Pour lui, pour l'art!

Il sortit d'un pas décidé et rejoignit le campement juste au moment où le professeur Karajic entamait son discours.
Il écouta trés sagement, essaynt de faire face avec héroïsme tandis qu'il prenait une couleur de plus en plus palichonne en écoutant le professeur.

Il ne remarqua le malaise de Marisol que quand le centaure la "réveilla", et lut immédiatement une sorte de géne ou de déception sur son visage.
Il perçut le clin d'oeil d'Emir et tourna vers Oz, un visage lumineux.*

- Je ne crois pas que tu doives le prendre mal, lui murmura-t-il. C'était un conseil, pas une critique, en tous cas, moi, je l'ai compris comme ça...

*Mais il fut rapidement interrompu par l'attitude de Thérion qui semblait lui aussi sur le point de faire un malaise.

Oz réagit à la remarque de Théo en se tournant vers lui, un instant surprise, puis lui sourit.

- Tu as sans doute raison, Théo.

Sa main était toujours posée sur l'épaule de Thérion, mais celui-ci ne semblait pas vouloir réagir, et mettait aussi Théophile mal à l'aise... Inquiète, elle posa les yeux de nouveau sur lui, puis sur le professeur Karajic.