A l'ombre d'un bosquet...

*Emir avait marché quelques minutes avant de s'arreter.
Deux grosses torches flamboyaient à quelques métres du bosquet, ne l'éclairant que vaguement.
Sous l'ombre noire des jeunes arbres, un coussin usé, mais incroyablement moelleux et confortable.*

- Assied toi, fit Emir en désignant le grand coussin.

*Il se mit à sa hauteur une fois qu'elle fut assise, en commença, d'une voix étonament douce, presque berçante*

- Tu ne dois pas avoir peur, tout ce qui va t'arriver maintenant est une chance incroyable... Je suis sûr que tu t'en tireras haut la main.

*Dans le parc, plusieurs animaux, profitant de l'obscurité naissante dans le parc, étaient de sortie.
Lapins, chevreuils, oppossums, écureuils...
Mais ce n'était pas qu'une question d'obscurité... Attentifs à la jeune fille, les animaux respectaient une distance de plusieurs métres entre elle et eux, et la regardaient d'un air intrigué, mais amical.
Emir sourit en les remarquant, mais ne dit rien. Cela faisait parti du rituel de bienvenue dans le monde animal...*

- Tu vas te relaxer, et faire le vide. Quand tu te sentiras en phase avec ce qui t'entoure, tu répéteras les mots que tu as lus: "La nature a des forces cachées jusque dans l'Homme.
C'est en ouvrant les yeux et en tendant la patte
La palme ou les serres que l'animal devient enfin humain."

*Il posa une main sur sa tête, visiblement ému. Il aurait voulu dire quelque chose de réconfortant, un encouragement, mais ce genre de chose n'était pas son fort et la petite ne semblait pas prete à encaisser une tape dans le dos bourru et virile...
Il était incapble de sortir trois mots de plus, aussi, il se contenta de porter un regard tout brillant d'émotion à la jeune fille*

- Je viendrais te chercher, à tout à l'heure...

(HJ: Quand tu auras récité les mots, ton voyage commencera et les torches prés du bosquet s'éteindront d'un coup

Bon rp!)

Sarah avait suivi Emir et s'était installée confortablement en tailleur sur le gros coussin. Elle lui fit un sourire de reconnaissance lorsqu'il lui ébourrifa les cheveux. Il ressemblait de plus en plus au vieux Willbur....

D'accord, à tout à l'heure, Professeur Karajic! Je vais faire de mon mieux!

Elle ferma les yeux et fit le vide autour d'elle. Au bout d'un certain temps, elle se sentit calme et détendue et prononça les mots qu'elle avait prit soin d'apprendre par coeur.

"La nature a des forces cachées jusque dans l'Homme.
C'est en ouvrant les yeux et en tendant la patte
La palme ou les serres que l'animal devient enfin humain."

Soudain, les torches s'éteignirent et un petit chemin qu'elle n'avait pas vu en arrivant s'ouvrit devant elle. Elle se releva et s'y engouffra, étrangement attirée par cette voie.
Sarah pénétra dans le bois. galvanisée par la réussite de son test, elle n’éprouvait aucune peur. Ou plutôt, presque pas… Une légère appréhension titillait tout de même son esprit : et si elle croisait un ograrbre comme la fois précédente ? Elle se trouvait sur leur territoire et savait déjà à quel point ils pouvaient être susceptibles quant à la présence d’humains sur leurs terres. Elle prit une profonde inspiration et raffermit sa confiance en elle. Elle n’était plus la petite fille de l’an passé. Là, elle connaissait quelques sorts offensifs et savait s’en servir… Avec un peu de chance, elle parviendrait à s’en sortir sans trop de mal. Elle eût une pensée pour une certaine Serdaigle et une certaine Serpentard, ce qui lui redonna courage avant de s’enfoncer un peu plus dans le sous-bois.
Au bout d’un temps indéfinissable de marche, elle fit une courte pose pour reposer ses pieds fatigués. La marche n’avait jamais été son fort, comme tout ce qui demandait une certaine habileté d’ailleurs… Et ce sentier qui n’en finissait pas ! Pourquoi l’avait-elle suivi d’ailleurs ? Elle devrait peut-être bien retourner à l’endroit où Emir l’avait laissée… Mais sa curiosité était piquée et elle décida de poursuivre. Elle s’assit un moment dans une petite clairière et leva les yeux vers les frondaisons basses du sous-bois dans lequel elle se trouvait. Elle ne voyait déjà plus le ciel à travers le feuillage dru au-dessus d’elle. Il ferait bientôt nuit noire et elle n’avait pas pris de lampe de poche. Elle soupira à son manque de prévoyance puis s’arrêta en fronçant les sourcils.

Minute… Je suis une sorcière maintenant… Plus besoin de lampe en fait !

Elle sortit sa baguette et lança un LUMOS qui baigna bientôt les arbres les plus proches d’une douce lumière bleutée. Sarah fixa le bout de sa baguette avec fascination. Cette lumière magique l’avait toujours hypnotisée. Elle secoua sa baguette en tous sens pour dessiner de jolies formes dans la nuit tombante quand, soudain, une voix suave et envoûtante l’interpella :

Bonsoir, jeune demoiselle…

Sarah sursauta et fit volte-face pour voir qui l’attaquait. Son LUMOS laissa un arc de cercle bleu dans la nuit mais elle eût beau fouiller les ténèbres, elle n’y vit personne. En proie à l’angoisse, elle promena son regard un peu partout à la recherche de son assaillant potentiel.

( Où il est ?! Je le vois pas… Il se planque derrière un arbre… Ou alors c’est… C’est un des arbres ?)

Mettant un terme à ses pensées délirantes, la voix s’éleva à nouveau tout près d’elle avec un ton un peu trop solennel pour une attaque surprise.)

Que nous vaut le plaisir de ta visite ? … Hmmmm… Oooh… Je vois… Tu es donc venue à la rencontre des Enfants de Minuit ?

Sarah scrutait toujours la pénombre à la recherche du détenteur de cette voix si douce. Une voix calme, empreinte, semblait-il à la jeune Gryffondor, d’une profonde sagesse qui n’avait rien d’humain à son goût.

Je…. Où… Où êtes-vous ?

Mais… Je suis là, jeune fille. Juste sous tes yeux… Malheureusement, tout comme tes congénères, tu ne possèdes qu’une vision étriquée des choses qui t’entourent.

Un petit rire amusé monta dans la nuit, repris par d’autres voix : Sarah était encerclée. Une sueur froide et désagréable se mit à couler le long de son dos, la faisant frissonner. Elle ne savait pas encore ce qu’on lui voulait mais ça ne devait sûrement pas être une invitation à une partie de thé nocturne. Alors qu’elle se trouvait plongée dans l’angoisse face à ses ennemis invisibles, la jeune fille entendit à nouveau la voix feutrée poursuivre son discours.

Mais rassure-toi, mon enfant… Bientôt, même la plus sombre des nuits n’aura plus aucun secret pour toi, car… Tu es venue pour cela, n’est-ce pas ? Toute la forêt murmure que le feu magique a parlé.

Sarah fronça les sourcils un instant, ne comprenant pas bien ce que la voix voulait dire. La forêt était vivante ? Elle avait vu beaucoup de films abracadabrants à ce sujet et le premier qui lui revint fut Pocahontas. L’indienne entendait parler les esprits des choses inanimées, un peu comme Oz le faisait avec les plantes… La jeune fille déglutit, attendant la suite la main crispée sur sa baguette.

Approche, jeune humaine… Et dissipe ce sort, je te prie. Les Enfants de Minuit n’ont pas besoin de lumière pour arpenter les ténèbres à la nuit tombée.

(… Approcher ? Mais où ? Il est où ? Je dois aller où ?!)

Elle prononça NOX et la seule lumière éclairant le sous-bois s’évanouit, la laissant plongée dans l’obscurité la plus totale… La plus totale ?

(…. Tiens… ? Pourquoi la nuit est verte et bleue tout d’un coup ? C’est parce que j’ai regardé trop longtemps mon LUMOS ? Une image persistante sur ma rétine ?)

Elle cligna des yeux par deux fois pour faire disparaître l’illusion étrange dont elle était victime mais cette dernière restait ancrée à sa vision. Et soudain, alors qu’elle regardait autour d’elle, elle vit un gros chat, assis avec une noble fierté sur une grosse racine d’arbre mise à nue, à seulement un mètre d’elle. Un énorme chat noir aux yeux jaunes qui la fixait avec une expression insondable, sa queue ondulant avec légèreté dans le vide. A la vue de l’animal qui portait malheur, Sarah recula précipitamment : Elle n’avait pas besoin d’un chat noir pour être malchanceuse et elle les fuyait comme la peste. Elle porta la main à sa poitrine où son pendentif porte-bonheur se trouvait, se raccrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

Non ! Pas ça ! Va t’en, chat noir ! J’ai déjà assez de malchance comme ça, pas la peine d’en rajouter ! En plus, j’ai des trucs très importants à faire, là !

Elle se releva soudain avec une agilité qu’elle ne se connaissait pas et fixa le chat, sentant les poils de son dos se hérisser…

…

O_______o !

…. Mais… ?

Elle baissa les yeux sur son corps… Couvert de poils noirs… Elle émit un gémissement plaintif, terrorisée. Le chat lui avait lancé une malédiction ? Comment s’en défaire ? Elle entendit plus clairement d’autres rires monter du sous-bois et elle releva la tête : il y avait d’autres chats dans la clairière. Soudain, sa perception des choses s’était éclaircie. Comme si quelqu’un venait de lever le voile qui étouffait sa vue et tous ses autres sens. A présent, la brise légère glissait avec douceur sur ses moustaches, l’herbe qu’elle foulait de ses pattes était plus rêche qu’auparavant, une multitude de sons inconnus effleuraient ses oreilles et le parfum entêtant des fleurs des alentours assaillaient ses narines de toutes parts. Elle voyait des yeux briller un peu partout autour d’elle, mais elle ne distinguait que des formes se mouvoir furtivement. Là une oreille, là une queue touffue, là une patte… Elle s’approcha du chat noir, furieuse, la queue toute droite et hérissée comme un porc-épic.

Mais qu’est-ce que vous m’avez fait ?!

Le chat noir lécha sa patte en continuant de la fixer intensément de ses yeux jaunes, puis la passa au-dessus de son oreille avec sérénité.

Hé bien, jeune fille… Tu es venue rencontrer les Enfants de Minuit. C'est chose faite. Nous voilà. Tu fais partie des quelques humains qui ont l’immense chance de pouvoir nous approcher et même de se joindre à nous.

Sarah sentit le bout de sa colonne vertébrale frétiller et tourna la tête pour voir une longue queue noire danser dans son dos. Elle se tourna à nouveau vers le chat noir qui venait de bondir avec grâce et aisance près d’elle.

Moi, Scarshack, représentant de mes frères chasseurs et parlant en leur nom, te souhaite la bienvenue parmi les Enfants de Minuit.

Soudain, la lumière se fit dans l’esprit de la jeune fille : le chat noir était sa forme d’animagus…

(… Un chat noir… Me voilà bien… Avant, j’avais la loose et maintenant… Je SUIS la loose… Manquait plus que ça…)

Scarshack frotta sa tête contre celle de Sarah en ronronnant, lui rappelant soudain comédie musicale qu’elle avait vue à Londres lors d’un voyage scolaire. Le plus vieux et le plus noble des chats, le vieux Dueteronommy, ouvrait les portes du paradis des chats pour une vieille chatte malheureuse et solitaire.

Bienvenue à toi, petite sœur. Que ta chasse soit toujours fructueuse.

Sarah baissa respectueusement la tête face à Scarshack, emportée par la solennité de l’instant. Un soupçon de fierté chatouilla son esprit : malgré sa malchance et sa maladresse surnaturelles, les chats l’avaient acceptée comme l’une des leurs alors que la majorité des humains la rejetaient.
Lorsqu’elle releva la tête, l’esprit débordant de questions à poser, il n’y avait plus de Scarshack, ni aucun autre chat autour d’elle. Elle était à nouveau seule dans la clairière, cherchant à s’habituer à sa forme animale et à ses sens nouvellement accrus…

*Quand le professeur Karajic revint, une nuit claire était tombée sur le parc.
Il ne put retenir un sourire en voyant Sarah roulée en boule sur son coussin.
Elle se tortillait, reniflait... Son rêve ne l'avait pas quitté. Elle était toujours... toujours quoi d'ailleurs?

Il s'approcha d'elle et murmura un mot étrange à son oreille.
La jeune fille dans son sommeil poussa un miaulement.

Un chat!
Emir n'eut pas vraiment le temps de refléchir à l'ironie de la situation. Sarah n'allait pas tarder à vraiment ouvrir les yeux sur le monde et à se rendre compte qu'elle n'avait plus rien d'un félin... du moins en surface.

Il la souleva délicatement dans ses bras. Les flammes des torches se rallumérent vivement, éclairant modestement le chemin, avec au loin, la forme sombre de la roulotte.
Emir prit ce sentier, la gamine toujours endormie au creux des bras.*